Isabelle, ergothérapeute au sein de la Clinique d’Orgemont et vice-championne de France de vitesse de tricot, œuvre auprès des patients et s’engage avec la Fondation sur des activités de fils et d’aiguilles.

Présentez-vous

Je m’appelle Isabelle. Je suis ergothérapeute à la Clinique d’Orgemont, depuis 16 ans maintenant. Je mets place des groupes thérapeutiques pour les patients en psychiatrie. Mon rôle est de m’occuper des groupes d’écriture, de cuisine thérapeutiques, de sorties, d’activités manuelles etc… avec objectif thérapeutique, pour l’ensemble des patients, de renarcissiser, de redonner confiance en soi, redonner une meilleure image de soi et tout ça par le biais de plein d’activités manuelles.

Qu’est-ce que le tricot engage auprès de vos patients ?

Effectivement, ma passion c’est le fil et l’aiguille. Le tricot, le crochet, la couture dans tous les sens.  Je me suis aperçue pour moi et pour l’ensemble des patients que le tricot permet de se calmer, de s’apaiser. Le fait d’avoir le regard posé sur leur tricot, le fait de se concentrer sur les aiguilles, ça demande de l’attention, de la concentration, de l’orientation dans l’espace, dans le temps. Et puis il y a tout cet aspect confiance en soi. Quand on fait quelque chose, qu’on arrive à commencer les séances, sans même savoir tricoter et qu’au bout de 3-4 séances, on est capable de faire une petite chose, que ce soit un petit carré ou autre, c’est très positif. En tout cas l’objectif, ça va être de se rendre compte qu’on est capable, même en ne sachant pas faire grand-chose, de pouvoir faire quelque chose pour les autres, bien qu’on soit hospitalisé.

Racontez-nous le projet des petits bonnets avec l’association Les Petits Frères des Pauvres.

Ça fait très longtemps qu’on fait des petits bonnets. C’est une opération mise en place par Les Petits Frères des Pauvres avec la marque Innocent, une marque de jus de fruit. Tous les ans, ils disposent sur les bouteilles de jus de fruits des petits bonnets, qui sont faits
en crochet ou en tricot, que vous avez surement déjà vu. Et nous tous les ans, on a un challenge. Par exemple l’année dernière, c’était les 15 ans des petits bonnets et notre challenge était d’en faire 1/100, ce qui équivaut à 5 800 bonnets ! Ça représentait 7 gros cartons qu’on a envoyés à l’association. Et on fait cette opération au long court, c’est-à-dire qu’à chaque fois que quelqu’un apprend à tricoter, s’il a envie, la première chose qu’il fait c’est un petit bonnet. Donc on les cumule comme ça tout au long de l’année pour les envoyer vers octobre ou novembre à l’association Les Petits Frères des Pauvres.

Cette année, vous avez participé à Aiguille en fête, racontez-nous votre expérience et le résultat.

Aiguille en fête, c’est un salon de fils et d’aiguilles où j’aime beaucoup emmener les patients. L’objectif thérapeutique, c’est qu’ils prennent les transports et qu’ils aillent dans un salon où il y a potentiellement du monde. Déjà ça c’est une grande victoire quand on arrive à y aller. Et après, le petit plus, c’est le concours de tricot. Le concours de speed meeting, la vitesse de tricot, auquel je participe tous les ans, avec les patients sur un petit ring où l’objectif c’est de tricoter un maximum de mailles en 3 minutes.

Et, on est très ravis d’y participer et pour l’instant je conserve ma place de vice-championne de France de vitesse. C’est assez amusant, on fait ça tous les ans et les patients sont très contents de venir encourager ou de monter sur la scène. Ça donne vraiment une émulation au niveau de notre service.

Avec la Fondation ORPEA, vous avez participé au challenge tricot. Racontez-nous !

Le challenge, en partenariat avec le Téléthon, c’était de faire des écharpes, de grandes écharpes. Une couleur était choisie par chaque établissement. Nous, au départ, on était par forcément très chaud, parce qu’on aime bien faire quelque chose qui va servir à autrui. Les patients n’étaient pas trop partie prenante pour que ça serve seulement de décoration, ça ne les branchés pas. Et on a su assez rapidement, que non, ces écharpes allées être de nouveau redécousues et données à des associations qui en avait besoin. Et donc là, à fonds les ballons, comme d’habitude. On s’est lancés là-dedans, on a acheté de la laine grâce à l’établissement, et puis tout le monde s’est mis à tricoter des écharpes. Le point étant le plus simple, on a dû faire 56 – 58 mètres d’écharpes. On est arrivés premier, encore une fois, parce que quand on parle tricot, on ne rigole plus ! On a pu envoyer les écharpes qui ont été accrochées sur le fameux clocher.

Que voulez - vous mettre en place avec la Fondation ORPEA pour pérenniser votre savoir-faire et
créer une émulsion autour du tricot au sein du Groupe ORPEA/CLINEA ?

Dans mon travail, tous les vendredis, j’organise un social club. Le social club, c’est par diverses activités, tricot, crochet, toujours autour du fil et de l’aiguille. Les patients viennent pour faire quelque chose pour une association. Donc, je travaille avec plein d’associations. On fait des petits bonnets pour Les Petits Frères des Pauvres. On fait des petits carrés pour l’association Tricote un sourire. On fait des petites layettes pour l’association Tricotez-Cœur. Et là notre dernier kiff, ce sont les manchons sensoriels. C’est pour les personnes Alzheimer. Ce sont des manchons dans lesquels il y a pleins de petites choses à attraper, à caresser etc… Ils sont tous différents et on espère pouvoir, par le biais de la Fondation, proposer à des maisons de retraite, qui ont des services Alzheimer et qui pensent que ça pourrait les intéresser, pour calmer les personnes. Vous voyez des petites choses qui peuvent être prises en main. On aimerait bien avec la Fondation mettre en place un système qui nous permet de mettre à disposition des maisons de retraite, nos manchons. Ce serait un des petits projets pour la rentrée pour les tricoteuses du Groupe.

En quelques mots, expliquez-nous les associations avec qui vous êtes en lien.

Pour l’association Tricotez-Cœur, on travaille depuis 3-4 ans avec eux maintenant. On tricote des layettes, des couvertures pour des mamans isolées ou pour des hôpitaux. Chaque maman va recevoir dans un petit baluchon de la layette, des bonnets, des chaussons, des petits pantalons. Nous allons faire un joli petit kit à donner aux hôpitaux ou à des centres de réfugiés ukrainiens dernièrement. Lovely Solidarity est une association qui met à disposition, pour les femmes qui ont des cancers du sein, des petits sacs, qui leur permet de mettre le drain ou la chimio. Et donc, elles se baladent avec un joli petit sac au lieu d’un sac plastique. Ou alors une petite pochette à mettre à la ceinture
pour cacher les soins ou la chimio. Pour conclure, toutes ces associations dont je vous ai parlé, elles sont faciles à contacter. Si les établissements ou si l’un d’entre vous a envie de travailler avec ces associations, n’hésitez pas à les contacter ou à me contacter si vous voulez des informations complémentaires.